Pour publication immédiate
Conakry, 11 Decembre 2024 – Les communautés des régions de Forécariah, de Kérouané de Kindia et de Mamou, leurs avocat ainsi que Advocates for community alternatives (ACA), expriment leurs surprises et déceptions face au rejet de la requête aux fins de compulsoire déposée au Tribunal de Première Instance de Dixinn. Ce rejet intervient plus d’un an et quatre mois après le dépôt de ladite requête, provoquant une profonde frustration chez les communautés affectées par le projet minier de Simandou, octroyé á Winning Consortium Simandou (WCS) par l’Etat Guinéen.
Le compulsoire, déposé le 9 août 2023, visait à obtenir des documents essentiels pour évaluer la conformité environnementale, sociale et juridique des activités de WCS et de ses partenaires. Cette démarche légitime, fondée sur les lois guinéennes, avait pour but de défendre les droits des populations locales. Cependant le refus du tribunal après plusieurs démarches et les tractations des communautés et de leur avocat a été rejetée, ce qui pour elles constitue une atteinte au principe fondamental d'accès á l'information selon la loi 2020/0027/ AN du 19 Décembre 2020 portant droit d'accès à l'information publique en république.
Des attentes déçues et des impacts réels
Les communautés concernées ont espéré, pendant plus d’un an, que leur demande serait étudiée avec diligence et équité. Ce retard, combiné au rejet de la requête, a renforcé leur sentiment d’abandon face aux conséquences réel du projet, telles que :
La destruction de terres agricoles et la perte de moyens de subsistance ;
La pollution des sols et des cours d’eau, ainsi que les impacts sanitaires ;
Les nuisances liées au dynamitage - à savoir, les fissures et effondrements des habitations - et à la circulation intense de camions, qui provoquent des maladies respiratoires sévères pour certaines communautés ;
La dégradation de la végétation, de la biodiversité locale et des écosystèmes.
Une décision que nous contestons
Nous respectons la décision du tribunal, mais nous estimons qu’elle ne reflète pas la gravité de la situation sur le terrain et fait fi de nos droits élémentaires d’assurer un développement économique durable, respectueux de l’environnement et de l'exercice de nos droits communautaires.
Face à cette situation, les communautés impactées ont interjeté appel auprès de la Cour d’appel de Conakry, réaffirmant leur droit fondamental d’accéder à des informations publiques et d’exiger une transparence dans la gestion des impacts sociaux et environnementaux du projet Simandou.
Nos revendications
Nous appelons :
Nous appelons les autorités judiciaires à garantir une justice équitable et à traiter les appels et requêtes avec la diligence requise. Le retard de plus d’un an dans cette affaire est inacceptable et met en péril la confiance des citoyens dans les institutions judiciaires.
Nous demandons une réforme des procédures de traitement des demandes, afin de réduire les délais et d’assurer une réponse rapide, surtout lorsque des enjeux environnementaux et sociaux urgents sont en jeu.
Nous exhortons les autorités administratives et les entreprises concernées à faire preuve de transparence totale sur leurs activités et à respecter leurs obligations envers les communautés impactées.
Nous encourageons la société civile et les partenaires internationaux à soutenir les efforts visant à promouvoir la justice sociale et environnementale en Guinée.
Nous restons déterminés à accompagner les communautés dans leur quête légitime de justice, d’accès à l’information et de respect de leurs droits.
CONTACTS POUR LES MÉDIAS
Yéréké Koulemou ACA Chargé juridique yereke@advocatesforalternatives.org
Maître Foromo Frederic LOUA Avocat des communautés fredericloua@gmail.com
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