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Le projet simandou entre espoir et inquiétudes des communautés


La mine de fer de Simandou est l'un des plus grands gisements mondiaux de fer à haute teneur, avec plus de 4 milliards de tonnes de minerai entre les mines nord et sud du projet. Les mines se situent dans la préfecture de Kérouané pour les Blocs 1 et 2 et Beyla pour les blocs 3 et 4 toutes dans le sud-est de la Guinée. Pour l’evacuation du minerai, le projet nécessiterait la construction de plus de 650 kilomètres de voies ferrées de l'est à l'ouest de la Guinée, ainsi que la construction de ports sur la côte à Forécariah. À la date de mars 2023, les promoteurs prévoient d'ouvrir le chemin de fer et de transporter le minerai en 2025, avec près de 120 millions de tonnes de minerai de fer à exporter par an.


La mine du nord (blocs 1 et 2) est détenue et exploitée par Winning Consortium Simandou  (WCS), une coentreprise détenue par Winning International Group (45 %), groupe basé à Singapour, Shandong Weiqiao Aluminum and Power Co., Ltd. (35 %), une filiale de China Hongqiao, et la société guinéenne United Mining Suppliers International (20 %).

La mine sud (blocs 3 et 4) est détenue et exploitée par Rio Tinto Simfer (Simfer S.A), une coentreprise détenue par le gouvernement guinéen (15 %) et Simfer Jersey Limited (85 %). Simfer Jersey Limited est une coentreprise entre Rio Tinto (53 %) et Chalco Iron Ore Holdings (47 %).  

Le chemin de fer et le port appartiennent à La Compagnie du TransGuinéen , une coentreprise détenue par Winning Consortium Simandou (42,5 %), Simfer S.A (42,5 %) et le gouvernement guinéen (15 %). Les filiales du conglomérat de construction China Railway International Group, y compris China Railway 18th Bureau Group Co Ltd, ont travaillé sur la construction de chemins de fer.


La diversité des acteurs qui interviennent avec des pratiques et normes différentes, la complexité du projet, les attentes démesurés des acteurs (État surtout) sur les bénéfices du projet, font que le projet doit bénéficier d’une attention particulière notamment sur les questions du respect des droits humains.  


Les acteurs de la société civile Guinéennes et les groupes d’ONG internationales expriment des inquiétudes quant à la place réservée aux communautés qui seront impactées par le projet notamment sur les impacts environnementaux et le respect des autres droits en lien au développement de ce gigantesque projet.  


Les préoccupations ont été déjà soulevé par les organisations Guinéennes comme ACTION MINES Guinée qui a rédigé et publié plusieurs rapports sur les impacts négatifs constatés sur les communautés mais aussi des analyses des écarts entre les prévisions des EIES réalisées par Winning Consortium Simandou et les pratiques sur le terrain, des rapports d’impacts sur les communautés ainsi qu’un communiqué de presse attirant l’attention de Rio Tinto sur la violation des lois nationales du pays. 



Les ONGs internationales comme ACA et CTEA ont produit des fiches d’alertes sur l’impacts du projet sur les ressources en eau, à la biodiversité, sur le changement climatique et les moyens de subsistance des communautés. Toutes ses préoccupations ont été synthétisées et partagées par Bank Track sur un profil à l’intention des parties prenantes. 


Les préoccupations et demandes soulevées par les organisations de la société civile dans les différents rapports se résument parmi les points suivants :


  • La transparence et divulgation des documents clés du projet, cela suppose que les sociétés minières WSC et Rio Tinto répondent favorablement aux demandes d’informations venants des communautés et des organisations de la société civile sur l’ensembles des documents contractuels et composantes du projet conformément au cadre légal guinéen et les normes et bonnes pratiques internationales. 

  • Consultation adéquate des communautés et cadre de concertation avec les parties prenantes, les deux sociétés (WCS et Rio Tinto) doivent s’engager pour une large consultation et participation des communautés et des acteurs de la société civile dans la mise en œuvre du projet et le suivi des impacts socio-environnementaux

  • La mise en place d’un mécanisme efficace et accessible de gestion des griefs: La société civile souhaite que Rio Tinto et WCS, indépendamment ou conjointement, développent un mécanisme de réclamation indépendant et efficace qui résout de manière significative les plaintes des communautés liées à la construction et à l'exploitation du projet Simandou. Tout mécanisme de réclamation doit, en vertu du principe 31 des Principes directeurs des Nations Unies. Notamment au niveau des infrastructures communes (ports et chemin de fer) . 

  • Mise en œuvre de normes environnementales et sociales performantes: La société civile demande à ce que Rio Tinto et WCS respectent les normes environnementales, sociales et de droits de l'homme les plus élevées possibles pour la mise en œuvre du projet Simandou, en minimisant les impacts dans la mesure du possible conformément à la règlementation en vigueur au niveau national et normes et standards, auxquelles elles ont librement souscrit, notamment au niveau des infrastructures communes (ports et chemin de fer). Cela suppose que : 

    • Rio Tinto et WCS réaffirment et s'engagent conjointement et solennellement à ce que le projet Simandou (port, voies ferrées et mines) soit mis en œuvre conformément aux normes de la SFI et à la directive minière de la CEDEAO entre autres ... 

    • Rio Tinto et WCS s'engagent à auditer leurs opérations minières par rapport à la Norme pour une exploitation minière responsable de l'Initiative pour une assurance minière responsable (IRMA) et publient des rapports de d’audits conformément à la norme de l'IRMA ou à d'autres normes d'audit appréciables.

    • WCS et Rio Tinto s'engagent à éviter les impacts négatifs sur les nappes phréatiques qui pourraient perturber la disponibilité des eaux souterraines et/ou de surface dans les communautés environnantes.

    • Rio Tinto et WCS contrôlent régulièrement ses émissions de poussière sur les routes ; contrôlent de l'érosion/du ruissellement autour des voies ferrées et autres infrastructures connexes et réduit les nuisances sonores,

    • Que des mesures adéquates soient prises pour protéger les communautés de pêcheurs ; minimiser   la pollution de l’eau ; établir des contrôles du trafic maritime pour protéger les lieux de pêche et la sécurité des pêcheurs

  • Acquisition de terres juste et responsable

Rio Tinto et WCS veillent à ce que toute réinstallation et acquisition de terres soit conforment au droit international et régional, y compris les droits à un logement et à une alimentation convenable.


Biodiversité

Rio Tinto et WCS complètent les analyses de biodiversité existantes pour mieux tenir compte de la proximité des aires protégées, des paysages de conservation de grande valeur et des espèces menacées telles que le chimpanzé et autres espèces.  Qu’elles s'engagent à mettre en œuvre un plan de gestion de la biodiversité avec la participation des communautés pour adopter une stratégie de gestion participative et inclusive de la biodiversité.


Changement climatique

WCS et Rio Tinto tiennent compte des impacts sur le changement climatique durant le cycle de vie de leurs projets et s'assurent que leurs opérations sont conformes à la Contribution déterminée au niveau national de la Guinée dans le cadre des Accords de Paris.



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